Superstitions

Les marins ont de tout temps été superstitieux. Il faut reconnaître que pendant longtemps les escapades maritimes étaient fort risquées. Platon, déjà, disait « Il y a trois sortes de gens : les morts, les vivants et ceux qui vont en mer ». Aussi, les marins cherchaient des signes pour se remonter le moral, s’attirer la bienveillance des astres et des divinités pour limiter les risques liés aux métiers… . Ainsi, certains rituels se sont créés et retransmis de bouche à oreilles afin de soit disant de préserver les marins et les navires.

Il est bon de noter que ces superstitions ont fait couler plus d’encre que de navires, mais quelques superstitions sont notées ici afin de vous éviter la colère des éléments, on est jamais trop prudent.

Les animaux

  • Le lapin
    Le nom de l’animal à grande oreille, est totalement interdit à bord. La raison est simple, lors des longs parcours, la seule solution pour avoir de la viande fraiche été d’avoir des animaux vivant. Les lapins (j’espère que vous ne lisez pas ce livre à haute voix sur un bateau) étant rongeurs ne tardaient pas à manger les cages d’osier qui les enfermaient pour aller se balader et manger ce qui traînait. Cela pouvant aussi bien être de la nourriture prévue pour les marins que les haubans ou le chanvre qui fait l’étanchéité des bateaux en bois. On comprend mieux pourquoi cet animal est devenu l’ennemi juré des marins.
    Si par malheur, il vous arrive de prononcer le nom maléfique, il est toujours possible de conjurer le sort en touchant un morceau de métal, comme le couteau qui traine toujours dans votre poche.
  • Le chat
    Le chat mangeur de rongeur est le bienvenu à bord, mais il doit monter à bord de lui-même, sa venue ne doit pas être forcée, car cet animal aux allures sympathiques est souvent lié au diable. Rencontrer un chat noir avant une campagne de pêche est mauvais signe, à moins que vous soyez du Royaume Uni pour voir un bon présage dans cette rencontre.

A propos du bateau

Débaptiser un bateau

  • Ne jamais débaptiser un bateau sous peine de voir les pires catastrophes s'acharner sur vous. Pendant longtemps les navires portaient des noms de divinités féminines qui les protégeaient contre vents et marées. En changeant de nom, vous êtes certain que votre ancienne protectrice se vengera par jalousie. Si vous n’avez pas le choix, il existe un cérémonial qu’il faudra suivre scrupuleusement lors de ce nouveau baptême.

Pièce d'or sous le mat

  • Il n'était pas concevable de voir partir un navire sans une pièce d'or sous son grand-mât, ce qui a pour but d'éloigner la malchance et les encombres.

La corde

  • La corde est un autre mot interdit à bord. Selon leur utilité, ces cordages seront appelés amarres, bouts, drisses, ... car ces accessoires ne peuvent pas porter le même nom que l'objet synonyme d'extrême supplice, la pendaison. L’autre corde disponible sur un navire se situe sous le battant de la cloche qui appelle au repas.

Les éléments

Siffler

  • Siffler à bord est totalement interdit, cela fait lever des vents incontrôlables et attire le diable. Seul personne tolérée à siffler à bord d'un bateau était le maitre queux (cuistot), car tant qu'il sifflait, il ne pouvait pas manger les provisions du bord. En revanche, le marin peut siffler à terre.

Le vent

Le vent est un être bien énigmatique qui mérite quelques sacrifices.

  • Une corde à trois nœuds permet de sélectionner le vent désiré en défaisant le nœud correspondant au vent voulu : premier nœud = brise ; deuxième nœud = bon vent ; troisième nœud = tempête.
  • Il était courant de jeter une pièce d'argent avant tout grand voyage afin de s'attirer les grâces de l'océan. Cette pratique était aussi utilisée en cas de calme plat, ce qui permettait de faire revenir le vent.
  • D'autres moyens existent comme fouetter le mousse...

Le départ

Bonne chance

  • Souhaiter "bonne chance" à un marin en partance, c'est provoquer la malchance à coup sûr.

Femme

  • La présence d'une femme à bord est interdite, ca porte malheur. Pourquoi ?
    Les marins vivaient pendant de longs mois dans une intense frustration physique et sentimentale. Une femme circulant au milieu de l'équipage ne pouvait qu'alimenter passions, jalousies, querelles, mais aussi les tentatives de viol. Sachant les marins très supersticieux, il a fallu simplement laisser se répandre une réputation de porte-malheur concernant la femme pour éviter ces désagréments.
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