Passer du monocoque au multi

Que ce soit le temps d'une location ou lors d'un changement de bateau, les utilisateurs de monocoques qui souhaitent passer aux multicoques se posent souvent beaucoup de questions.

Les aprioris - vrai ou faux

  • Trimaran hauturier plan LucasUn multicoque, ça ne gite pas.
    • C'est la première remarque que l'on entend et c'est vrai pour les catamarans de croisière, un peu moins pour les trimarans qui en appui sur un flotteur peut avoir une gite d'environ 10°.
  • Absence de roulis.
    • Si le roulis est bien évidement absent, le tangage peut être plus important, notamment pour certains bateaux mal dessinés ou trop chargés aux extrémités.
  • Un multicoque ça tangue énormément.
    • En l'absence de roulis, il ne reste que ce mouvement parasite. Le marin à bord d'un multicoque ne verra donc que ce défaut et peut perturber sa vision des choses. Il faut reconnaitre que certains multicoques vont avoir un tangage trop prononcé, tout comme les multicoques trop chargés ou mal chargés avec des charges lourdes aux extrémités. En revanche certains multicoques bien dessiné et bien mené ne tangueront pas plus qu'un monocoque, mais il faut reconnaitre que ce n'est pas la majorité.
  • Un multicoque ça coute 2 fois le prix d'un monocoque.
    • Il faut savoir de quoi on parle. On va parler de manière générale, car il est facile de trouver des contres exemples à chacune des réponses suivantes :
      • Si on parle à longueur égale, le multicoque coûte plus cher qu'un monocoque.
      • A volume égal, le catamaran surtout s'il fait plus de 11 mètres prend souvent l'avantage sur le monocoque, le trimaran est complétement dans les choux, sauf pour certains très gros.
      • A vitesse égale, le trimaran surclasse tout le monde, il va souvent très vite pour un prix raisonnable, un catamaran typé course croisière peut mieux s'en sortir face un monocoque.
  • L'entretien c'est deux fois le prix.
    • Plus cher, oui, mais pas deux fois. Il y a sur certains multicoques deux moteurs, donc deux l'entretien du moteur. L'accastillage demande souvent d'être de bonne facture au vu des efforts rencontrés. Les voiles supporteront des efforts importants en l'absence de gite qui libère un peu les efforts. Il faut donc du matériel de qualité et bien entretenu.
  • Un multi, ca ne remonte pas au prés.
    • Mythe et réalité, on nage entre deux eaux. La capacité à remonter au vent va dépendre du bateau. Le Tornado (catamaran de sport) est un des voiliers qui a un des meilleurs prés au monde avec un VMG redoutable, à l'inverse, un catalac n'a que peu de velléités à remonter au prés. Entre les deux, il y a de tout. En revanche, il faut reconnaitre qu'il faudra plus souvent chercher à faire de la vitesse que du cap sur les catas à aileron ce qui peut perturber quelques marins chevronnés.
  • On ne trouve pas de place de port pour un multicoque.
    • Selon les régions et les ports, les multicoques sont plus ou moins appréciés dans les ports. L'idéal c’est une place sur bouée. En méditerranée, la place pour les multicoques semble poser plus de problème.
  • Le port ça coute cher en multicoque.
    • Un port prévu pour les monocoques coûte (à longueur égale) plus cher que pour un monocoque, mais les multicoques sont des engins de mouillages. Pourquoi se priver de cette possibilité qui vous fera économiser de nombreuses nuit au port.

Questions / réponses

Marquise 56 sous spi vers le cercle polaireVous retrouverez ici un florilège des questions les plus souvent entendus sur les pontons, dès que l'on parle de multicoques.

  • Est qu'un multicoque se retourne facilement ?
    • Un multicoque de croisière ne se retourne pas plus facilement d'un monocoque ne se couche sur l'eau. Tant que le bateau est utilisé en condition normale il n'y a aucun risque. Le risque le plus élevé et lorsque le multicoque est surtoilé. Pour cela il suffit de respecter le tableau de réduction de voilure qui est obligatoire depuis de nombreuses années. Sinon le propriétaire peut le faire rapidement grâce à son expérience?
  • Comment gérer les manœuvres au port ?
    • Comme sur un monocoque avec les bateaux équipés d'un moteur central.
    • Il faudra en revanche prévoir un peu plus de vitesse car le fardage est plus important pour les modèles équipés d'ailerons afin de conserver un minimum de manœuvrabilité.
    • Pour les catamarans équipés de deux moteurs, il faut garder la barre bloquée au milieu et n'agir qu'avec les deux moteurs.
    • De manière générale, il faudra penser qu'un multicoque est plus léger qu'un monocoque et aura moins d'inertie.
  • Comment gérer les mouillages ?
    • Selon la hauteur du franc bord et la manœuvrabilité du bateau, il est parfois conseillé de prendre le corps mort depuis la jupe arrière.
    • Pour l'amarrage sur une bouée ou à l'ancre l'utilisation d'une patte d'oie est obligatoire (voir article dédié).
  • Quand réduire ?
    • L'absence de gite va changer les repères du marin, on ne peut pas attendre de lever une coque pour se dire que le bateau est trop toilé, il faut bien évidement réduire avant. Les constructeurs ont l'obligation de fournir un tableau de réduction de voilure selon la force du vent. En suivant ce tableau aucun risque. Avec l'habitude, vous trouverez d'autres repères et irez plus loin avant de réduire.
  • Comment gérer les surventes ?
    • Un monocoque se couche dans une survente, pas un multicoque. Il faudra donc faire preuve d'encore plus d'anticipation que sur un monocoque afin de ne pas se retrouver avec trop de toile.
    • Si malgré cela vous devez choquer, retenez qu'il faut privilégier de choquer la voile d'avant en priorité si l'action doit être importante.
  • Comment prendre des ris avec une grand-voile lattée ?
    • Les lattes forcées créent plus d'effort sur les boitiers de lattes, il faut donc se mettre face au vent pour réduire si le bateau n'est pas équipé de chariot à billes.
    • Pour la méthode de prise de ris, se référer à l'article les prises de ris.
  • Le virement de bord pose t'il problème ?
    • Le peu d'inertie dûe au faible poids, le fardage plus important qu'un monocoque, la multiplication des étraves qui doivent passer le clapot et les vagues vont forcément rendre le virement plus délicat. Tous les multicoques ne sont pas égaux face à cette manœuvre. Pour appréhender les problèmes potentiels et savoir comment procéder, nous vous conseillons la lecture de l'article le virement de bord.
  • Est ce qu'on est plus ou moins mal au cœur en multicoque ?
    • Si l'absence de gite limite le mal de mer quand on reste à l'extérieur, une vue à 360° va favoriser la vie en intérieur pendant les navigations et donc augmenter les risques de mal de mer.
    • Certaines personnes supportent mal l'augmentation de tangage de certains multicoques.
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